Le Centre de Jeunes UNESCO

De retour à Malika je rencontre les non moins brillants étudiants en philosophie et Sciences Politiques qui gèrent le centre UNESCO, un centre culturel des jeunes du quartier. Le centre dispose d’une esplanade et d’un petit centre de santé. Mais les jeunes souhaitent construire une salle de réunion qui pourrait devenir une vrai salle de fêtes et une salle de lecture pour la petite bibliothèque qui ne peut être ouverte faute de fonds pour engager un bibliothécaire. Les jeunes diplômés sont précaires, dépourvus de salaires et de bourses. Ici les fondations américaines ne se bousculent pas et les jeunes, farouchement souverainistes, préfèreraient ne pas dépendre de l’argent d’un État bien connu pour son impérialisme. Mais comment les aider alors qu’en Europe les citoyens s’appauvrissent rapidement et que la politique austéritaire que l’Allemagne impose partout chez nous a déjà raboté les petits budgets municipaux de solidarité internationale de type « coopération décentralisée » aptes à financer ce genre de projets ?

Je visite l’École associative de Saint Baptiste de Malika, au cœur du quartier. Même pendant les vacances les enfants du quartier bénéficient de soutien scolaire de remise à niveau. Elle est soutenue par des parrainages individuels suite à patient travail de mise en relation entre Europe et Afrique menée pendant des années par Thérèse et Adama Soumaré, militants et véritables piliers de la vie sociale et politique de leur quartier. Sans eux, ce quartier ne seraient pas ce qu’il est : un lieu de vie qui prend forme et qui acquiert un pouvoir politique que les élites néolibérales ne peuvent plus ignorer.

Mon voyage doit avancer. A la grande gare centrale de Dakar, je prends le car pour le Mali.

L’école associative Saint Jean Baptiste de Malika
Marie Maurice Diem et Thérèse Soumaré, directrice de l’école